Tricephale
ORLAN
October 18th - December 6th, 2003
Michel Rein, Paris
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About
Masque tricéphale Ogoni du Nigéria et visages mutants de femme franco- Européenne fait partie des toutes dernières oeuvres photographies numériques de la série self-hybridations africaines, elle est emblématique de cette exposition qui est construite sur trois supports, par trois têtes, en trois volets interdépendants.
Ces nouvelles ?uvres sont mises en regard avec les premières photographies noir et blanc d?Orlan (vintages de 1965) de la série corps sculpture avec masque . Cette juxtaposition nous montre la continuité du questionnement d?Orlan sur le statut du corps et du visage dans notre société et leurs représentations.
Le troisième visage de cette exposition est la projection d?une toute récente création vidéo « bien que? oui mais? ». Pour Orlan l?art est une question, de rapport et de positionnement mais non pas de support, Orlan crée ainsi des ?uvres aux formes, techniques et options multiples comme le met en évidence cette exposition à la galerie Michel Rein.
« bien que?oui mais !? » est à lire en mettant l?intonation « ! », son intonation personnelle. Cette vidéo est un mémento mori épicurien qui résonne en nous de ces 1000 morsures et de ces 1000 lumières.
Bien sûr? et certain? la mort. Oui ? certes !, oui? Cependant, oui néanmoins, oui toutefois, oui pourtant : la vie sur le vif, la vie et ses fulgurances, la vie et ses énergies, la vie et ses régals, la vie et ses plaisirs dont celui de voir et de se laisser, happer par les images, éblouir par les lumières, transporter par les feux d?artifice, métaphore du fugace, de l?éphémère, de la vie?
La capture des images arrête le mouvement de la vie à l?exemple du baroque.
Orlan a filmé sur l?île de Gozo des images de feux d?artifices sur « pieds ». Ces feux de Bengale interdits en France depuis longtemps, depuis son enfance sont tirés dans de nombreux villages de Gozo à l?occasion de la procession de leurs Saints. Les crânes ont été filmés sur les pavements d?églises de l?île.
Orlan a monté ses images picturalement, en strates nombreuses pour nous les donner à savourer ensemble et/ou une a une, recherchant ce regard et cette impression de voir avec la même exceptionnelle intensité que tous ceux qui savent dans un soudain éclair se délecter de « Voir le voir », « Du plaisir du voir », « de la folie du voir » et jouir de l?instant telle une première fois et/ou une dernière?
La musique originale de Frédéric Sanchez est là pour nous redire cette urgence.
CETTE ?UVRE EST DÉDIÉE A J-F.T., C.B-G. ET À LA MÉMOIRE DE DOMINIQUE GILBERT-LAPORTE.